Avis du professeur Texte de Bergson très connu sur la vérité. Sans difficulté particulière pour un élève de S qui doit avoir un bon cours sur la connaissance et le réel. LE SUJET ET SON CORRIGE Le sujet et le corrigé portant sur le Bac S - BERGSON, La pensée et le mouvant, 1934 est en cours de publication. 2022 Copyright France-examen - Reproduction sur support électronique interdite
Maisune vérité qui s’applique à tous les corps, sans concerner spécialement aucun de ceux que j’ai vus, ne copie rien, ne reproduit rien. Bergson, La Pensée et le Mouvant Ce
Ce post est issu d'un fil consacré à un petit extrait du § 65 de la Critique de la faculté de juger. Comme le fil d'origine déborde déjà bien assez de son lit tout seul, je place ici la suite de ma petite trois textesTroisième texteAu terme d'un examen même très rapide, un propos principal semble net, la difficulté est plutôt de le localiser, vu que l'écriture de ce passage semble quasi répétitive. On peut le résumer d'un trait en disant qu'il s'agit d'attribuer éminemment à l'homme un désir de faire société. Quelqu'un qui connaît bien Hume aura tendance à détacher particulièrement le concept de sympathie », mais à l'échelle de ce passage TNH, II, ii, 5 ce n'est pas contraignant, et le passage ne se prête pas bien à tout un exposé général sur le rôle certes central de ce concept chez me semble que la couleur est clairement annoncée dès le départ Dans toutes les créatures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, se manifeste un remarquable désir de compagnie, qui les associe les unes les autres. Ce désir est encore plus manifeste chez l'homme celui-ci est la créature de l'univers qui a le désir le plus ardent d'une société, et il y est adapté par les avantages les plus nombreux. Nous ne pouvons former aucun désir qui ne se réfère pas à la société. On a le sentiment que ce qui suit immédiatement constitue une variation sur le thème ou plutôt sur la thèse, qui l'illustre sur des exemples d'une assez grande généralité sans ce désir la solitude ne serait pas une punition, et la pire de toutes ; sans ce désir nous ne constaterions pas que tout plaisir languit de n'être pas partagé. La dernière phrase du petit passage que j'isole ainsi généralise de nouveau toutes les passions ont pour principe la sympathie », nous dit-on La parfaite solitude est peut-être la plus grande punition que nous puissions souffrir. Tout plaisir est languissant quand nous en jouissons hors de toute compagnie, et toute peine devient plus cruelle et plus intolérable. Quelles que soient les autres passions qui nous animent, orgueil, ambition, avarice, curiosité, désir de vengeance, ou luxure, le principe de toutes, c'est la sympathie elles n'auraient aucune force si nous devions faire entièrement abstraction des pensées et des sentiments d'autrui. Ce qui reste du texte se détache méthodologiquement, puisqu'on procède à une expérience de pensée on imagine un homme qui.... Pour autant il est difficile d'affirmer que des arguments entièrement nouveaux alimentent ce passage ce qui sert d'argument, ici, c'est l'accord supposé, et attendu, sur le résultat de cet exercice de l'imagination personne ne dira heureux notre homme supposé tout puissant et tout seul. Faites que tous les pouvoirs et tous les éléments de la nature s'unissent pour servir un seul homme et pour lui obéir ; faites que le soleil se lève et se couche à son commandement ; que la mer et les fleuves coulent à son gré ; que la terre lui fournisse spontanément ce qui peut lui être utile et agréable il sera toujours misérable tant que vous ne lui aurez pas donné au moins une personne avec qui il puisse partager son bonheur, et de l'estime et de l'amitié de qui il puisse jouir. Bref, un texte dont la thèse est très facilement identifiable, mais dont la structure paraît un peu lâche ─ Hume a de ces passages, qui alternent avec le contraire exact, une écriture argumentative très serrée ─ et qui serait difficile à commenter en raison même du fait qu'il donne l'impression de se répéter un à cela, il faut surtout développer ce que Hume ne développe pas p. ex. montrer comment l'avarice mais aussi l'ambition, la curiosité, etc. réfère à autrui. C'est plus ou moins facile selon les cas par exemple il faut brancher le désir de vengeance » sur la sympathie », et pour cela définir celle-ci dans la mesure où les indices contenus dans le texte le permettent. Commenter le rêve de toute-puissance qui se fait jour dans l'hypothèse. Bref, il est bien clair que si le texte donne un peu l'impression d'être répétitif, il faudra tout faire pour que l'explication évite de l' texteJe souligne les deux propositions qui me semble-t-il doivent sauter aux yeux comme constituant la thèse du texte. Plus précisément, n'importe laquelle des deux convient ; selon l'auteur Spinoza, Traité politique, VI la seconde revient à la première en d'autres termes » nous fait passer de l'une à l'autre ─ en la précisant, imagine-t-on sinon, pourquoi deux formulations ?. Ici, restituer la thèse en concaténant deux énoncés est possible, mais c'est parce que le texte l'autorise en présentant ces énoncés comme à peu près équivalents. On pourrait donc dire que la thèse du texte est que L'État doit être organisé [de façon à ce que] tous, par force et par nécessité si ce n'est spontanément, soient contraints de vivre selon la discipline de la raison ». Ce qui, bien entendu, n'éclaire pas tant que cette proposition même notamment l'idée d'une discipline de la raison » n'est pas rendue claire. Si la constitution naturelle des hommes leur faisait désirer avec le plus d'ardeur ce qui tend à leur plus haut intérêt, toute intervention expresse, en vue de faire régner la concorde et la bonne foi, serait superflue. Mais telle n'est pas la pente habituelle de la nature humaine, on le sait. L'Etat doit donc être organisé nécessairement de manière que tous, gouvernants et gouvernés - qu'ils agissent de bon ou de mauvais gré - n'en mettent pas moins leur conduite au service du salut général. En d'autres termes, il faut que tous, par force et par nécessité si ce n'est spontanément, soient contraints de vivre selon la discipline de la raison. Pour que soit atteint ce résultat, le fonctionnement de l'Etat sera réglé de telle sorte, qu'aucune affaire important au salut général ne soit jamais confiée à un seul individu, présumé de bonne foi. Car l'homme le plus vigilant est cependant assujetti au sommeil, par intervalles, le plus fort et le plus inébranlable est sujet à faiblir ou à se laisser vaincre, aux moments précis où il aurait besoin de la plus grande énergie. Ce qui précède et ce qui suit s'articule logiquement de manière me semble-t-il claire à l'énoncé central. On a d'un côté une partie de ce qui rend nécessaire la contrainte étatique présentée sous la forme d'un résultat à atteindre, c'est intéressant de le remarquer, et de l'autre, à la fin donc, l'une des conditions à remplir pour atteindre ce résultat, avec sa forte, énoncé net, c'est du pain bénit, si j'ose dire, ça se commente tout seul. La différence entre une explication qui explique et une explication qui explique vraiment se ferait probablement sur la finesse avec laquelle seraient restituées les nuances conceptuelles concorde », bonne foi » [qui est une exécrable traduction de fides mais bon c'est le texte que les élèves ont eu...] et les synonymies que le texte apparemment impose le service du salut général » et la discipline de la raison » seraient la même chose la retraduction n'est pas triviale.Premier texteLe plus court de ces textes, maintenant Un philosophe a dit que c'est une faiblesse que d'avoir de la honte et de la pudeur pour des actions infâmes. On dit souvent de semblables paradoxes par une fougue d'imagination, ou dans l'emportement de ses passions. Mais pourquoi condamnera-t-on ces sentiments, s'il n'y a un ordre, une règle, une raison universelle et nécessaire, qui se présente toujours à ceux qui savent rentrer dans eux-mêmes ? Nous ne craignons point de juger les autres ou de nous juger nous-mêmes en bien des rencontres; mais par quelle autorité le faisons-nous, si la Raison qui juge en nous, lorsqu'il nous semble que nous prononçons des jugements contre nous-mêmes et contre les autres, n'est notre souveraine et celle de tous les hommes ? Certes le point d'aboutissement du raisonnement est bien que juger, c'est juger selon une raison universelle et nécessaire ». Il n'y a pas de place pour autre chose ; c'est la conclusion du raisonnement et le texte ne contient rien d'autre que ce raisonnement ; c'est donc la thèse du je pense qu'on s'accordera pour dire à la fois que l'intérêt du texte n'est pas du tout là, mais uniquement dans l'argument qui nous demande de nous appuyer sur la condamnation ─ supposée acquise ─ du propos du philosophe » en question incidemment, il s'agit de Diogène, pour remonter ensuite à ce qui nous autorise » à le condamner ainsi. Avec tout ce qu'il y a à restituer d'implicite dans la prémisse latente suivant laquelle le jugement ne peut s'autoriser de rien d'autre que d'une raison universelle ».J'ajoute, d'ailleurs, qu'on peut légitimement hésiter un moment avant d'identifier à quoi renvoie l'expression ces sentiments ». Si ces sentiments » étaient la honte et la pudeur » et non les paradoxes » du genre de ceux de Diogène, le texte prendrait un tout autre sens, et il faudrait en reformuler le propos ; l'argument central se comprenant différemment également.Si donc je devais présenter le propos du texte, je ne me contenterais pas d'en énoncer la conclusion, ce serait une description excessivement rachitique. Je dirais que ce texte invite à remonter à l'idée d'une raison universelle et nécessaire » comme à l'un des présupposés de tout jugement ─ et du jugement moral en l'occurrence, puisque c'est sur cet exemple que la conclusion est conquise.Ce texte est extrait de l'Éclaircissement X à la Recherche de la vérité de Malebranche.Un mot de commentaire ?Tout ce que j'entendais montrer en regardant rapidement ces quelques textes, c'est que même dans le cas où un texte à commenter soutient une thèse aisément identifiable, elle ne s'identifie pas nécessairement de la même façon selon le texte. Il peut même arriver qu'un texte, encore qu'extrêmement bref, ne soit caractérisé que de façon très insatisfaisante par l'énoncé de la thèse la conclusion à laquelle il fait partie des raisons pour lesquelles je préfère parler d' opération principale » d'un texte, soutenir/démontrer une thèse » n'étant qu'une opération possible, parmi d' autre type de texteIl y a quelques années j'ai proposé ça à des L2. Marc-Aurèle, Pensées, IX, 1. L'injustice est une impiété. La nature universelle, ayant constitué les êtres raisonnables les uns pour les autres, a voulu qu'ils s'entr'aidassent selon leur mérite respectif, sans se nuire d'aucune manière. L'homme qui transgresse ce dessein de la nature comment évidemment une impiété envers la plus vénérable des mensonge aussi est une impiété à l'égard de la même divinité. La nature universelle est la nature des choses, et les choses ont un rapport d'affinité avec ce qu'on dit de vrai à leur sujet. En outre on appelle encore cette déesse la Vérité et elle est la cause première de tout ce qui est vrai. Donc l'homme qui ment volontairement attente à la piété, puisque, en trompant, il commet une injustice ; et, de même,celui qui ment involontairement, en tant qu'il détone dans la nature universelle et qu'il la dépare en combattant la nature du monde. Il la combat, l'homme qui se porte à l'encontre de la vérité en dépit de lui-même il avait reçu de la nature des dispositions qu'il a négligées et maintenant il n'est plus capable de distinguer le vrai du outre, l'homme qui recherche les plaisirs comme des biens et qui fuit les douleurs comme des maux est aussi coupable d'impiété. Il est inévitable, en effet, qu'un tel homme accuse fréquemment la nature universelle de faire une répartition inique entre les méchants et les gens de bien ; car il arrive fréquemment que les méchants vivent dans les plaisirs et amassent tout ce qui peut procurer du plaisir, tandis que les gens de bien tombent dans la douleur et les accidents qui la causent. En outre, celui qui craint la douleur craindra un jour ou l'autre quelque événement, de ceux qui doivent arriver dans le monde c'est déjà une impiété. Et celui qui poursuit les plaisirs ne pourra s'abstenir de l'injustice ; c'est une impiété manifeste. Il faut, pour les choses à l'égard desquelles la nature universelle se comporte de manière égale elle ne produirait pas les unes et les autres, si elle ne se comportait à leur égard de manière égale, il faut, dis-je, que ceux qui veulent prendre la nature pour guide et vivre d'accord avec elle imitent ses dispositions égales à leur égard. Donc, vis-à-vis de la douleur et du plaisir, de la mort et de la vie, de la gloire et de l'obscurité, choses dont s'accommode également la nature universelle, quiconque ne se comporte pas d'une manière égale commet une évidente impiété. Je pense que sur un texte de ce type, certes difficile, une recherche trop mécanique de la thèse » et du problème » risque d'aboutir à un résultat décevant. Ou même sur quelque chose de très classique comme ceci Bergson, La Pensée et le mouvant, 1292/51, qui est parfois proposé aux élèves de Terminale dans un découpage différent [La philosophie] nous affranchit de certaines servitudes spéculatives quand elle pose le problème de l'esprit en termes d'esprit et non plus de matière, quand, d'une manière générale, elle nous dispense d'employer les concepts à un travail pour lequel la plupart ne sont pas faits. Ces concepts sont inclus dans les mots. Ils ont, le plus souvent, été élaborés par l'organisme social en vue d'un objet qui n'a rien de métaphysique. Pour les former, la société a découpé le réel selon ses besoins. Pourquoi la philosophie accepterait-elle une division qui a toutes chances de ne pas correspondre aux articulations du réel? Elle l'accepte pourtant d'ordinaire. Elle subit le problème tel qu'il est posé par le langage. Elle se condamne donc par avance à recevoir une solution toute faite ou, en mettant les choses au mieux, à simplement choisir entre les deux ou trois solutions, seules possibles, qui sont coéternelles à cette position du problème. Autant vaudrait dire que toute vérité est déjà virtuellement connue, que le modèle en est déposé dans les cartons administratifs de la cité, et que la philosophie est un jeu de puzzle où il s'agit de reconstituer, avec des pièces que la société nous fournit, le dessin qu'elle ne veut pas nous montrer. Dernière édition par PauvreYorick le Ven 7 Nov 2014 - 947, édité 1 fois Raison modification du titrePrŽfacede Bernard de Fallois (Paris : Gallimard, [1954]). Nous renvoyons au texte de La Recherche par la simple mention du volume et de la page (par exemple : I, 121). Pour Contre Sainte-Beuve, nous usons du sigle CSB. 2 Jean Pouillon, Ç Les R•gles du Je È, Les Temps Modernes, XII (19561957), 1594. Ñ 10 Ñ deux moments de la
Les élèves de Terminale des filières générales et technologiques ont passé lundi matin l'épreuve de philosophie. Parmi les sujets "Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?" et "Le langage n'est-il qu'un outil?". France Info vous propose un plan de correction des sujets par un professeur de philosophie. Les élèves de terminale ont planché ce lundi sur la philosophie. Voici les sujets des différentes filières et les corrigés réalisés par Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie, auteur du Prepabac Philo chez Hatier et auteur d'un blog chez l'Etudiant .fr En série littéraire "Le langage n'est-il qu'un outil ?" "La science se limite t-elle à constater les faits ?" Expliquer un texte de René Descartes extrait de Lettre à Elisabeth A lire ci-dessous > Le corrigé de Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie sur le sujet "Le langage n'est-il qu'un outil?" Les pièges à éviter Ne pas prendre " outil " ou sens matériel, mais au sens de médiaNe pas voir le présupposé " ne que " suggère qu'on admet que le langage est déjà un outil, mais pas que cela. Introduction Le langage est une capacité à communiquer par signes. Il s'objective dans des langues qui sont autant de systèmes de signes oraux et écrits. Le langage est généralement vu comme outil de communication ou d'expression communiquer ses idées, ou exprimer ses sentiments. Mais le langage peut avoir d'autres fonctions relier "à vide", sans rien communiquer fonction phatique, être une fin en soi comme objet d'art poésie La question demande si le langage n'est qu'un moyen outil, instrument, un " media " entre un locuteur et un destinataire d'un message, ou si le langage n'est pas au service d'autre chose mais se suffit à soi-même, s'il est une fin en soi. Le langage comme "outil " Les mots servent à communiquer et à exprimer. Le langage exprime la pensée ; c'est pourquoi les bêtes ne parlent pas Descartes Les mots doivent être précis et fidèles aux choses et aux idées qu'ils expriment "Ion ", de Platon le mot est l'image de la chose Les signes conventionnels du langage assurent une transmission objective et fidèle entre deux ou plusieurs esprits. Le langage ou les langages corporel, gestuel, musical, plastique... sont des "outils " au service de contenus qui les précèdent. Le langage n'est pas qu'un outil La pensée ne précède pas le langage. Nous pensons dans les mots HegelOn ne peut séparer la forme langage et le contenu idées, sentimentsLe langage structure notre vision du monde. Le langage est le fondement de la culture qui place l'homme dans une dimension symbolique, au-dessus des simples besoins naturels. Le média est une fin en soi Le langage est un " outil " mais au sens noble. Car c'est l'outil qui fait l'homme. L'humanité nait de l'outil manuel silex, hache, et de l'outil symbolique langage, signesL'outil comme " media " devient fin en soi l'humain se définit par sa capacité de médiation, qui est l'intelligence relier, faire communiquerLe langage est sans doute un outil, mais l'outil est au service de lui-même, et les contenus sont secondaires. C'est moins la richesse des idées qui enrichit le langage que l'inverse l'art et la pensée sont d'autant plus riches que le langage est riche. L'homme est le fils de ses outils. L'humanisation est confondue avec les outils. Si l'humain est une fin en soi, alors l'outil le média devient une fin en soi. ►►► Autre corrigé de la série L du sujet "La science se limite-t-elle à constater les faits?" Problème constater, c'est prendre acte de l'existence de quelque chose, c'est se contenter de récolter un fait déjà donné. Retouvez la suite du corrigé ici sur le site de notre partenaire l'Etudiant ►►► Explication du texte de Descartes, d'après le corrigé proposé par le site de l'Etudiant, notre partenaire, il fallait faire un plan en trois parties La personne, une évidence qui s'imposePréférer l'universel au particulierL'alternative La totalité du corrigé à lire ici sur le site de notre partenaire pour le baccalauréat En série ES "Que devons-nous à l'Etat?" "Interprète -t-on à défaut de connaître ?" Expliquer un texte d'Anselme extrait De la concorde A lire ci-dessous > Le corrigé de Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie pour l'épreuve de série ES pour le sujet "Que devons-nous à l'Etat ? " Pièges à éviter Ne pas tomber dans le trivial des impôts, des amendes à payer, etc. Ne pas confondre l'Etat et le gouvernement Ne pas confondre droit et devoir le sujet ne concerne pas nos droits, mais nos devoirs envers l'Etat. La formulation de la question doit être fortement problématisée, car elle ne suggère telle quelle aucun plan dialectique. Introduction La question porte sur notre rapport à l'Etat. Elle relève donc du domaine politique, et oblige à mettre en rapport l'individu et l'Etat. "Nous ", c'est-à-dire les individus privés soumis à la loi et contraints d'obéir à l'Etat, les " sujets "; mais aussi les citoyens, qui participons à la " souveraineté " et à l'élaboration de la loi en démocratie. Individuellement et collectivement, à travers ce qu'on appelle un "peuple " ou une " nation ". L'Etat comporte le pouvoir suprême, et les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Il détient le "monopole de la violence légitime " Max Weber qui lui permet d'user de la force pour appliquer la loi. L'Etat peut être démocratique, et il est alors sensé servir l'intérêt général et garantir les libertés ; ou il est dictatorial, et il sert l'intérêt particulier d'un homme, d'un parti ou d'une faction. " Devons-nous ? " interroge sur les devoirs que l'individu et le citoyen a envers l'Etat. En effet, la question est paradoxale au sens où l'on parle souvent des droits de l'homme et du citoyens, c'est-à-dire de ce qu'on peut exiger de l'Etat services publics d'éducation, de santé, de sécurité, de transports, etc.. Cela correspond aux droits sociaux développés au XXe siècle à l'ombre de l'Etat-Providence. Il n'y a pas de droits sans devoirs. Et l'on parle moins souvent des devoirs qui font que l'Etat n'est rien sans le concours et le soutien des citoyens. Par exemple, si tous les citoyens s'abstiennent, il n'y a plus d'Etat démocratique. La question amène à se poser la question du fondement et du fonctionnement d'un Etat de droit qui suppose des devoirs civiques, au-delà du seul devoir d'obéissance qui suffit aux Etats tyranniques. Nous devons obéissance à l'Etat Par la force, nous devons obéir aux lois et au maintien de l'ordre. Nous sommes "sujets " au sens où nous sommes assujettis à la loi. Nous devons respecter l'Etat et ses représentants. Toute agression envers un fonctionnaire est sévèrement punie, car c'est l'Etat qui est symboliquement mis en cause. Nous devons financer l'Etat, car c'est grâce aux impôts que l'Etat peut fonctionner. l'Etat peur requérir la force publique pour nous y contraindre. Hobbes le Léviathan donne le modèle d'un Etat absolu à qui nous devons une obéissance absolue, gage d'ordre et de paix civile. Nous devons ici une obéissance totale, et renoncer à toutes nos libertés naturelles ; en échange, l'Etat ne s'engage à rien, sauf à empêcher la guerre civile et le retour à la guerre de tous contre tous Etat de nature Nous devons servir l'Etat En tant que citoyens et " souverain ", nous faisons la loi et nous "sommes " l'Etat, du moins en démocratie. Les devoirs civiques vote, élection, impôt, défense... sont fondateurs d'un Etat libre contrôlé par les citoyens Nous devons, à la limite, sacrifier notre vie si la patrie est en danger. C'était le sens des armées révolutionnaires de 1792 et de la conscription républicaine. Les droits de l'Homme exigeaient en échange devoirs et sacrifices de la part du citoyen ! Ces devoirs supposent, non un Etat absolu comme le Léviathan, mais un Etat fondé sur un contrat social Rousseau, c'est-à-dire sur des droits et des devoirs entre les citoyens eux-mêmes qui s'engagent réciproquement à soutenir l'Etat, leur Etat. La nature de l'Etat dépend de nos devoirs Si nous ne devons qu'obéissance, nous sommes dans un Etat tyrannique, où l'Etat n'a que des droits et le citoyen que des devoirs. Ici, nous devons tout à l'Etat, et l'Etat ne nous doit rien. Seule la force permet ce " faux contrat social " entre le loup et l'agneau. Un Etat démocratique repose sur un vrai contrat social qui fait que l'Etat doit autant aux citoyens droits civiques et sociaux, que les citoyens doivent à l'Etat devoirs civiques. Dans ce cas, le "souverain " est le peuple, et non un dictateur ou un monarque absolu Louis XIV " L'Etat c'est moi ! " Cependant, on peut critiquer cette théorie du contrat social pour que l'Etat existe et puisse nous assurer biens et services, il faut qu'il ait " le monopole de la violence légitime " préalablement ; pour garantir nos droits, il faut que nous ayons renoncé à toute notre liberté naturelle à son profit. L'Etat démocratique ne suppose-t-il pas l'établissement préalable d'un Léviathan ? L'obéissance absolue à l'Etat semble bien être le premier devoir qui rend possible l'Etat-même. Ensuite viennent les autres droits et devoirs... Ce qui revient à se demander si le droit fonde la force de l'Etat, ou si c'est toujours la force qui fonde le droit ; et donc le devoir d'obéissance à l'Etat qui fonde les droits exigibles par la suite. ►►► Autre corrigé du sujet "Interprète-t-on à défaut de connaître ?" à lire sur l'Etudiant , le site de notre partenaire . Problème l'interprétation est la recherche d'un sens dans le cadre d'une herméneutique, la connaissance prétend, elle, à la vérité. La suite du corrigé à lire ici. ►►►A lire aussi la correction de l'explication du texte d'Anselme Sommes nous libres de nos choix ? Ne sommes nous pas déterminés soit par la raison soit par les passions ? Dans ce texte Anselme affirme que le choix réside dans la volonté seule. La suite de la correction ici sur le site de l'Etudiant, notre partenaire. En série S "Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ?" "Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?" Expliquer un texte de Henri Bergson extrait de La pensée et le mouvant . A lire ci-dessous > Le corrigé de Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie pour l'épreuve de série S pour le sujet " Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ?" L'actualité, mais aussi l'histoire, soulève souvent une contradiction ou un décalage entre l'exigence morale et l'action politique "le pouvoir corrompt ", comme disait Saint-Just, et les scandales politiques existent depuis qu'existe la politique à Athènes ou à Rome. Cette question nous invite à relier les champs de la morale et de la politique. Ces deux domaines sont ceux de l'action humaine en société, de l'action qui met en rapport les hommes à travers des droits et des devoirs. Le sujet ne pose pas la question classique de la moralité ou de l'immoralité de l'action politique, mais celle du caractère politique de l'action morale. On demande si la morale peut se désintéresser de la politique, ou encore si on peut agir moralement sans s'engager dans l'action politique. La morale peut-elle se suffire ou doit-elle se prolonger dans l'engagement politique ? Le devoir moral a-t-il nécessairement une dimension collective qui touche à la société, à la loi et à l'Etat ? Car il s'agit bien d'agir, et non simplement d'observer, de penser ou de juger. Agir moralement, c'est agir selon le bien et la loi morale, c'est faire son devoir, c'est obéir à " l'impératif catégorique ", comme dit Kant. L'action morale commande mes obligations envers moi-même et envers autrui, mais ne regarde que ma conscience. Enfin l'acte moral se juge à son intention, non à son résultat seule une " volonté bonne " fait que j'agis moralement, car le résultat ne dépend pas de moi, mais du hasard ou du destin. La politique, au contraire, s'intéresse au résultat de l'acte conquérir et garder le pouvoir, selon Machiavel, ou assurer la liberté et la prospérité du peuple, servir l'intérêt public, selon les Lumières. La politique a souvent été accusée de mettre en œuvre la maxime immorale selon laquelle "la fin justifie les moyens". De fait, un homme politique se juge à son efficacité et à ses résultats, non à ses états d'âme et à ses bonnes intentions. Peut-on s'enfermer dans la subjectivité morale et tourner le dos à une politique nécessairement " sale " pour garder les " mains propres " ? Ou la morale m'oblige-t-elle à m'engager dans une action politique pour rendre objectifs mes idéaux et mes valeurs ? Puis-je être libre seul et contre tous, ou ne suis-je vraiment libre que si je me bats aussi pour la liberté de tous ? La morale peut-elle se contenter d'une bonne conscience égoïste et frileuse, ou oblige-t-elle à se réaliser dans une responsabilité collective ? L'action morale ne s'intéresse pas à la politique L'acte moral ne s'intéresse qu'à l'intention subjective ma conscience sait que j'agis selon mon devoir, et peu importe le résultat. Par exemple, je ne dois pas mentir, et cela peut avoir des effets catastrophiques en politique de toujours dire la vérité. La politique est rapports de force et lutte pour le pouvoir. Elle s'oppose donc aux devoirs moraux qui supposent le respect d'autrui. La politique est confrontation d'intérêts particuliers et d'ambitions personnelles, lutte de classes ou compétition impitoyable. S'intéresser à la politique, c'est accepter que tous les moyens sont bons, c'est accepter cynisme et immoralité. Epicure illustre cette incompatibilité de la morale et de la politique. "Pour vivre heureux, vivons cachés " Horace. Vivre avec ses amis, et se garder de la politique est la garantie du bonheur. Il semble ici qu'on ne puisse agir moralement que si on se désintéresse de la politique, car les moyens et les fins s'opposent. S'intéresser à la politique serait la ruine de la conscience morale ; ce serait accepter d'avoir "les mains sales " Sartre Agir moralement oblige à s'engager en politique On ne peut se contenter de faire " la belle âme " Hegel une bonne conscience satisfaite de ses bonnes intentions subjectives est irresponsable, lâche et égoïste. La devoir subjectif doit se prolonger en devoir objectif pour changer le monde et assurer un progrès politique. Si la morale est une action, aucune action ne peut faire abstraction du contexte social et politique. Sous l'Occupation, pouvait-on être honnête et dire toujours la vérité, sans risquer de dénoncer des Juifs ou des Résistants ? "L'engagement politique est une suite logique de l'exigence morale je ne suis pas libre tant l'humanité entière ne l'est pas " Sartre. On ne peut se contenter de faire la charité pour "faire le bien ". Faire le bien pour sa famille, ses amis, son pays, toute l'humanité, impose de faire des lois, de prendre des responsabilités collectives, d'agir sur les Etats. Le bien subjectif doit devenir le bien objectif Hegel, Marx. Agir moralement, c'est agir " en situation ", et donc tenir compte du contexte politique suis-je sous une dictature ou une démocratie ? Agir moralement, c'est au minimum s'intéresser à la politique, ou, mieux, s'engager en politique. S'intéresser sans confondre morale et politique Pourtant, on ne peut ignorer que politique et morale ne font pas bon ménage. Il est difficile de réussir en politique en respectant une intégrité morale. Faut-il donc renoncer ou trouver un équilibre ? S'intéresser n'est pas forcément s'engager. On peut opposer Raymond Aron, "spectateur engagé ", qui garda un regard lucide sur le communisme, à Sartre, fortement engagé dans les mouvements gauchistes et a la responsabilité des illusions de l'époque sur le totalitarisme. S'intéresser sans s'engager suppose un certain recul et une certaine distance avec la " chose politique " qui préserve une liberté de conscience et de jugement moral. La pièce de Sartre, " Les mains sales ", dit bien ce risque d'un naufrage moral dans un engagement politique aveugle aux moyens employés. " S'intéresser à la politique " cette formule résume bien le fait qu'on ne vit pas seul, que l'homme est un " animal politique " Aristote, et que tout ce qui est humain a une dimension politique. Mais, en même temps, ce rapport a la politique doit être médiatisé par une conscience morale qui jamais n'abdique devant le machiavélisme la fin ne saurait justifier tous les moyens. Comme le résumait Aristote, le citoyen recherche le bonheur au moyen de la politique il est plus facile d'être heureux dans une cité libre que dans une tyrannie. On ne peut être heureux ou honnête en faisant abstraction de la politique. Mais la politique est un moyen, non une fin en soi. Cela suppose de bien distinguer l'ordre de la morale et celui de la politique soumettre la morale à la politique serait cynisme et machiavélisme ; réduire la politique à la morale serait angélisme, naïveté de " belle âme ", et irresponsabilité. Les pièges à éviter Ne pas se précipiter sur l'actualité et faire un contresens. Ne pas inverser la question et ne pas traiter " peut-on faire de la politique sans être moral " Ne pas oublier qu'il s'agit d'agir, d'action cohérente ; non simplement de conscience, d'idées ou de sentiments. D'où le nécessaire passage de la subjectivité morale à l'objectivité politique. ►►►Autre corrigé à lire sur le site internet de notre partenaire l'Etudiant . "Le travail permet-il de prendre conscience de soi?" Problème le travail, c'est d'abord le labeur auquel nous sommes tous soumis en tant qu'animal soumis au processus vital et aux mêmes besoins qui ne nous distinguent pas les uns des autres mais le travail, c'est aussi le fait de transformer la matière pour produire quelque chose, faire un ouvrage, une œuvre pouvant être en accord avec nos désirs qui eux sont censés nos appartenir et définir, la suite à lire sur le site internet de l'Etudiant ici. ►►► Le corrigé de l'explication de texte de Bergson , à lire sur le site de notre partenaire l' L'auteur examine la question de la définition d'un jugement vrai. Si la réponse à cette question semble satisfaisante comme adéquation de la vérité à la réalité, il n'en reste pas moins difficile à comprendre que cette adéquation n'est pas à penser comme le rapport d'une copie à son modèle, la suite du corrigé ici. > L'interview de Patrick Ghrenassia, agrégé de philosophie auteur du livre Prépabac Philosophie chez Hatier. Il était l'invité de France info ce lundi midi pour revenir sur l'épreuve de philosophie du baccalauréat En série technologique STG Les élèves sauf ceux de la série TMD techniques de la musique et de la danse avaient trois sujets ce lundi aprés-midi "Etre libre, est-ce n'obéir à aucune loi?" "La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes? Explication d'un texte de Descartes de Règles pour la direction de l'esprit. ►►► Corrigé du sujet "Etre libre, n'est-ce obéir à aucune loi ? " sur le site de notre partenaire de l'Étudiant. Où l'on apprend notamment que pour le sens commun, la liberté se réduit à faire ce que l'on veut, et ce qui est extérieur à nos propres désirs apparaît alors comme une entrave pour l'accomplissement sans limite et absolu de ces derniers. ►►► Corrigé du sujet "La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes ? " à retrouver lui aussi sur le site de notre partenaire. ►►► Corrigé de l'explication de texte de Descartes à lire sur le site internet de l'Etudiant. Dans ce texte, Descartes affirme que la connaissance ne peut pas être fondée sur la majorité des opinions, la suite à lire ici.Sangde la terre, 1995, 254 pp. [Autorisation accordée par les ayant-droit et les traducteurs, MM. Jacques Grinevald et Ivo Rens, Université de Genève, le 17 février 2004] Courriel:
Eléments biographiques Henri Bergson nait le 18 octobre 1859 Elève au lycée Condorcet, très doué en Sciences et en Lettres, Bergson refuse de préparer Polytechnique et entre en 1878 à l'Ecole Normale Supérieure. Il obtient l'agrégation de Philosophie en 1881 et enseigne à Angers, puis à soutenance de thèse Les données immédiates de la conscience, mention "honorable"1897 Matière et Mémoire - professeur à Paris1900 Maître de conférences à l' professeur au Collège de France1900 Le rire1907 L'évolution créatrice1919 L'énergie spirituelle articles et conférences1922 Durée et simultanéité1928 Prix Nobel1932 Les deux sources de la morale et de la religion1934 La pensée et le mouvantBergson est attiré par le catholicisme, mais renonce à se convertir par solidarité avec les autres juifs persécutésIl meurt le 4 janvier 1941Sa femme, sa fille, Paul Valéry académie française et Edouard Le Roy, son successeur au Collège de France suivent sa Bergson fit preuve d'un grand courage personnel et d'une impressionnante dignité en assumant ouvertement son judaïsme et en refusant les hautes protections dont il aurait pu bénéficier. On sait moins qu'il joua un rôle politique et diplomatique important pendant la première guerre mondiale il fit partie d'une mission chargée de convaincre les Américains d'entrer en guerre aux côtés des Alliés et entre les deux guerres, auprès du président Wilson et du gouvernement américain ; il est l'un des inspirateurs de la société des nations SDN, l'ancêtre de l'organisation des nations unies ONU, ainsi que de l'UNESCO. Bergson pensait que l'éducation et la culture était appelées à jouer un grand rôle dans le maintien de la paix par le développement de l'intelligence, du respect de l'autre et de l'esprit en 1881-1883, alors qu'il est professeur à Angers que Bergson devient bergsonien. Séduit par l'évolutionnisme mécaniste de Spencer, il songe à rédiger une thèse d'épistémologie et médite sur les notions fondamentales de la science moderne. Influencé par la théorie de l'évolution, il réfléchit sur la notion de temps et fait une découverte capitale ce que la science appelle "temps" n'est pas réellement le temps, la durée concrète et vivante on pourrait imaginer une accélération du cours du temps et un vieillissement plus rapide, sans que la science ait à modifier aucune de ses lois. La science nie la durée sans s'en apercevoir ; quand le savant prétend mesurer le temps, c'est l'espace qu'il mesure l'espace parcouru par un mobile en mouvement supposé uniforme ; une heure comporte 6 fois 10 minutes temps homogène, calqué sur l'espace, différent de la durée psychologique, telle que ma conscience l'éprouve. Une heure ne "passe" pas de la même manière selon que je m'ennuie ou que je me durée intérieure n'est ni homogène, ni mesurable, ni accessible aux prises de la et durée Les sciences de la matière sont des sciences de l'espace, l'intelligence excelle à connaître l'espace car elle s'est d'abord exercée sur le monde extérieur, sur la nature, mais elle ne comprend pas la vie. L'homme a été pressé par les exigences de l'action homo faber ; dans ce long commerce avec la matière, l'intelligence a pris des habitudes bien enracinées celle d'expliquer en divisant, en analysant, en mesurant. La mesure est liée à l'analyse de l'espace mesurer, c'est reporter une unité de longueur sur une longueur donnée, c'est l'acte essentiel des sciences de la matière. Bergson ne critique pas la science, mais le scientisme, la tendance à hypostasier la science, à en faire un absolu, la mesure de la vérité, à vouloir tout expliquer par la science ; la science atteint en effet la vérité, mais uniquement dans son domaine, le domaine spatial. Façonnée par l'action sur le monde extérieur, l'intelligence a tendance à ignorer la durée, la vie, elle ne peut comprendre le mouvant indivisible de toute vie, notamment de la vie intérieure concrète, fluide et continue. Pour connaître le mouvant, la vie, la durée, il faut faire appel à l'intuition autre concept clé chez Bergson, "sympathie par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec lui, avec ce qu'il a d'unique, d'inexprimable."L'évolution créatrice a La plupart des évolutionnistes nient toute création ; ils déduisent les formes les plus complexes de la vie à partir des formes élémentaires, ils déduisent la vie de la matière. Selon Darwin, le milieu sélectionne mécaniquement les êtres vivants, seuls les mieux adaptés survivent ; l'oeil se réduit à des éléments optiques et nerveux. Pour Bergson, l'évolution ne trace pas une voie tracée d' Pour Bergson, l'évolution n'a lieu que parce que "l'élan vital" ou l'élan créateur fait sugir des formes vivantes de plus en plus complexes, des nouveautés imprévisibles qui sont autant de solutions originales à un problème posé par les nécessités vitales. L'évolution créatrice s'oppose donc à l'évolutionnisme matérialiste. L'esprit est de la matière évoluée, complexifiée, la matière a l'esprit comme origine lointaine. L'étendue matérielle est la retombée de l'élan vital, l'extension une tension qui s'est détendue, une durée morte, une durée dont l'élan s'est figé. La matière est un produit dévitalisé de l'élan vital, de l'esprit L'intelligence n'est pas un perfectionnement de l'instinct, l'intelligence et l'instinct sont deux solutions différentes, aussi élégantes l'une que l'autre, au problème de l'adaptation biologique. instinct l'élan vital donne à l'animal des instruments tout faits et l'aptitude innée à s'en il donne à l'animal humain les moyens de fabriquer des suppose la conscience, le choix, la liberté, mais l'aptitude à utiliser les choses, la technique n'est pas une connaissance profonde et intime. La science demande "Comment ça marche ?" et non "Que signifie cela, qu'est que cela véritablement ?"L'intuition rassemble la sympathie divinatrice de l'instinct et la clairvoyance de l'intelligence. Dans l'intuition, L'élan vital se réfléchit lui-même comme dans un de L'évolution créatrice "Je constate d'abord que je passe d'état en état. J'ai chaud ou j'ai froid, je suis gai ou je suis triste, je travaille ou je ne fais rien, je change donc sans cesse. Mais ce n'est pas assez dire. Le changement est bien plus radical qu'on ne le croirait d' parle, en effet, de chacun de mes états comme s'il faisait bloc. Je dis bien que je change, mais le changement m'a l'air de résider dans le passage d'un état à l'état suivant ; de chaque état pris à part, j'aime à croire qu'il reste ce qu'il est pendant tout le temps qu'il se produit. Pourtant un léger effort d'attention me révélerait qu'il n'y a pas d'affection, pas de volition qui ne se modifie à tout moment ; si un état d'âme cessait de varier, sa durée cesserait de couler. Prenons le plus stable des états internes, la perception visuelle d'un objet extérieur immobile. L'objet a beau rester le même, j'ai beau le regarder du même côté, sous le même angle, au même jour la vision que j'en ai n'en diffère pas moins de celle que je viens d'avoir, quand ce ne serait que parce qu'elle a vieilli d'un instant. Ma mémoire est là, qui pousse quelque chose de ce passé dans ce présent. Mon état d'âme, en avançant sur la route du temps, s'enfle continuellement de la durée qu'il ramasse ; il fait, pour ainsi dire boule de neige avec lui-même." Henri Bergson, L’évolution créatriceCommentaire et intérêt philosophique du texte L'erreur de la pensée classique, selon Bergson, réside dans le fait d'avoir divisé le changement, le mouvement, ce qui n'est possible que si, sous le changement, on suppose une texture, un tissu toujours identique ; c'est ce que met en relief Descartes dans la Méditation II le morceau de cire et Kant dans La Critique de la Raison pure, Analytique des principes, deuxième analogie on ne peut comprendre le changement, selon Kant, qu'en le réduisant à la relation a priori de causalité. Or la catégorie de la causalité suppose encore celle de substance. La pensée classique, donc, fait du changement le changement de quelque chose qui demeure. Or, selon Bergson, ce faisant, on se trompe. En effet, il n'y a pas de moments, "d'états", c'est artificiellement qu'on les distingue. Le changement, en réalité, est continu, perpétuel."Je constate d'abord que je passe d'état en état" Bergson part d'une opinion courante qui n'a pas encore été soumise à la réflexion et à la critique philosophique. Si je prête une attention superficielle à ma vie intérieure, je constate que je passe par une série d'états différenciés. Bergson en donne trois exemples le passage d'une sensation de chaleur à une sensation de froid, le passage d'un sentiment à un autre la joie, puis la tristesse, le passage de l'activité à l'inertie. C'est ce passage d'un état à un autre que l'opinion définit comme "changement"."Mais ce n'est pas assez dire..." Or, en définissant ainsi le changement, objecte Bergson, nous nous trompons ; nous concevons en fait le changement comme le passage d'un état à un autre, d'une essence stable à une autre essence stable. Comme si nous étions tout entiers perception de chaleur, puis perception de froid, sentiment de gaité, puis de tristesse, tout entiers "travailleurs", puis "inactifs"."Pourtant un léger effort d'attention me révélerait..." Mais pour peu que nous prêtions attention à ce qui se produit en nous, nous comprendrions que notre vie psychique est tout entière dans ses modifications, elle est fluence de part en part. Cet effort d'attention, ce n'est pas à l'esprit d'analyse qu'il faut le demander, car l'intelligence analytique, au moyen des concepts, divise le donné en états distincts, mais à l'intuition. En effet, seule l'intuition, qui est la véritable attention à ce qui se passe réellement en nous, peut nous faire connaître la vraie nature du temps qui est durée se modifie en nous, à tous moments, aussi bien ce qui tient à notre affectivité émotions, sentiments, plaisir, douleur... que ce qui tient à un acte de l'esprit qui doit aboutir à l'exécution d'une action la volition.On pourrait croire qu'il y a davantage de stabilité dans un acte de volonté que dans un état affectif parce que lorsque nous exerçons notre volonté, nous nous sentons tout entiers tendus vers un but unique, mais il n'en est changement ne peut se comprendre qu'à partir du changement et non à partir de la stabilité, car si nous admettons qu'il y a des états stables, nous arrêtons le temps réel, le temps vécu, la durée qui ne cesse de couler et nous nous interdisons de la comprendre. La continuité n'est pas divisible. "Prenons le plus stable des états internes..." l'exemple le plus défavorable sera le plus apte à conforter la thèse, s'il s'avère qu'il l'illustre encore. La perception d'un objet immobile paraît beaucoup plus stable qu'une sensation, un sentiment ou une volition, parce que rien ne nous semble plus stable qu'un objet. Or, même si l'on admet que l'objet ne change pas et même si je m'oblige à le regarder fixement, ma vision de cet objet n'est jamais la même. La vision que j'ai actuellement de cet objet a vieilli d'un instant. Elle a donc changé, au moins sous le rapport du temps."Ma mémoire est là..." La fin du texte fait intervenir la notion de mémoire, notion centrale dans la psychologie bergsonienne Matière et Mémoire. C'est la mémoire qui unifie mes états de conscience et me permet de ressentir cet instant comme présent par rapport à un instant révolu. Il s'agit, en l’occurrence, non pas de la mémoire habitude que j'exerce quand je récite une leçon que j'ai apprise par cœur, mais de la mémoire pure, où le souvenir est représentation pure. Le passé est conservé dans sa totalité et vient sans cesse "pousser" l'instant présent. Le texte se clôt sur une comparaison ce processus est à l'image d'une boule de neige qui, tout d'abord de petite taille, se grossit continuellement en roulant sur une pente. Ainsi en est-il de notre vie intérieure ; mon état d'âme actuel est nourri du souvenir d'un état antérieur, comme le suivant le sera de mon état actuel et de tous mes états antérieurs. Tout change sans cesse, rien ne se répète, mais rien n'est vraiment détruit, du changement une série d'états juxtaposés, c'est dénaturer le temps en l'assimilant à l'espace. Le temps, la durée, procèdent de l'instinct vital qui n'existe que comme continu que dans la mesure où il change moment n'existe pour ma conscience que dans sa propre différence avec un autre moment ; c'est donc la différence et l'hétérogénéité des "moments" qui fonde la continuité de la durée. On ne peut rien comprendre à partir de l'immuable ; coïncider avec la durée vécue, c'est s'éveiller à une certaine manière de philosopher "La pensée du mouvement met la pensée en mouvement."stéphaniede monaco compagnon iranien; mattias guyomar wikipédia; les villes les moins cher des etats-unis pour vivre; peinture audi a3 sportback ; pose de parquet flottant; Select Page. la pensée et le mouvant explication de texte. by | Nov 16, 2021 | salaire moyen métropole | regard béton 30x30 avec couvercle
Qu’est-ce qu’un jugement vrai ?Qu’est-ce qu’un jugement vrai ? Nous appelons vraie l’affirmation qui concorde avec la réalité. Mais en quoi peut consister cette concordance ? Nous aimons à y voir quelque chose comme la ressemblance du portrait au modèle l’affirmation vraie serait celle qui copierait laréalité. Réfléchissons-y cependant nous verrons que c’est seulement dans des cas rares, exceptionnels, que cette définition du vrai trouve son application. Ce qui est réel, c’est tel ou tel fait déterminé s’accomplissant en tel ou tel point de l’espace et du temps, c’est du singulier, c’est du changeant. Au contraire, la plupart de nosaffirmations sont générales et impliquent une certaine stabilité de leur objet. Prenons une vérité aussi voisine que possible de l’expérience,celle-ci par exemple la chaleur dilate les corps ». De quoi pourrait-elle bien être la copie ? Il est possible, en un certain sens, de copier la dilatation d’un corps déterminé à des moments déterminés, en la photographiant dans ses diverses phases. Même, par métaphore, je puis encore dire que l’affirmation cette barre de fer se dilate » est la copie de ce qui se passe quand j’assiste à la dilatation de la barre defer. Mais une vérité qui s’applique à tous les corps, sans concerner spécialement aucun de ceux que j’ai vus, ne copie rien, ne reproduit La pensée et le mouvant,1934Corrigé du sujet de l’extrait de Henri Bergon Il est question dans ce texte de la de l’auteur La vérité est dite commel’affirmation qui concorde avec la réalité. Or cette concordance n’est passeulement une copie de la Bergson 1859- 1941 a beaucoup écrit sur la vérité, et sur la pense etre autre que ce qu’on appelle vérité n’est qu’un fil conducteurque nous nous donnons pour agir. La vérité est alors relative. La vérité permet de satisfaire ses besoins, donc de n’aviez pas besoin de connaître la doctrine de Bergson ce qui estprécisé sous le texte ; elle pouvait vous aider à comprendre ce texte.→ Tous les autrescorrigés et sujets du bac philo 2013→ 1er sujet de S de philo au bac 2013 corrigé Peut-on agir moralementsans s’intéresser à la politique ?→ 2nd sujet de S au bac philo corrigé Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?sgPWVe3.