Retrouvez TOUTES les vidĂ©os du programme sur Faire Revivre Le Plus Savoureux de la littĂ©rature française ... Du Lundi au samedi, Entre 3h30 et 6h00 du matin, narrateurs lisent narratrices et Nous Les Plus Grandes Ćuvres de La littĂ©rature française et rendent hommage aux Nations Unies, plus beaux Textes de Notre des livres simples curieux ous, decouvrez also les coups de cĆur de l'actualitĂ© Ă Travers de Chroniques Petites. Laissez-Vous embarquer de Dans un voyage Nocturne Plein de surprises de ... Retrouvez la page officielle de Voyage au bout de la nuit sur FacebookNote VidĂ©o 4/5
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Elles prĂ©parent des petits sacs qui seront distribuĂ©s tout au long de la nuit aux travailleuses du sexe - TDS -, comme on les appelle aujourdâhui. Sur les parois de lâunitĂ© mobile, des schĂ©mas rappellent oĂč sâadresser en cas de prĂ©servatif qui craque, oĂč se faire dĂ©pister en cas de doute, Ă qui sâadresser pour faire constater des violences. Le camion dĂ©marre vers 22 h et s'arrĂȘte rapidement - feux de dĂ©tresse enclenchĂ©s - sur le boulevard. Une habituĂ©e termine vite sa cigarette et grimpe dans le camion. La cinquantaine bien sonnĂ©e, Antoinette* a un look trĂšs classique. Collier de perles et boucles dâoreilles assorties. Petite veste en jean et bottes noires sans talon. Elle vient de lâEst, a des enfants, des petits-enfants. Elle parle de leurs Ă©tudes. Antoinette ne veut pas ĂȘtre photographiĂ©e, par peur dâĂȘtre reconnue par ses proches. Notre mĂ©tier nâest pas facile, explique-t-elle. Beaucoup de filles disent quâelles travaillent seules, mais il nây en a pas beaucoup Ă Rouen. »Pas de sĂ©curitĂ© pour nousUn petit cafĂ© en main, elle parle des violences que les filles subissent. Souvent. Elle estime qu'il nây a pas de sĂ©curitĂ© pour nous, mĂȘme si la police passe. Jâaimerais ĂȘtre plus respectĂ©e. Nous faisons le dernier mĂ©tier. On nous considĂšre comme des gens pas bien ». FinanciĂšrement, Antoinette a du mal Ă boucler les fins de mois Il faut payer lâhĂŽtel. Et puis il y a moins de clients. Moi, je ne suce pas pour 10 âŹ. Les clients demandent pour 20 ⏠mais avant, câĂ©tait 30 ⏠», regrette-t-elle, cash. Comme de nombreuses travailleuses du sexe, elle nâa pas de couverture maladie. On peut tâaider Ă obtenir une carte, viens Ă MĂ©decins du monde, lundi Ă partir de 14 h », rassure Marie-Christine Grosdidier. Antoinette doit regagner son trottoir. Mais avant, elle veut absolument partager son secret Jâaimerais Ă©crire un livre, sur les annĂ©es passĂ©es Ă Rouen, sur ce boulevard... ». " On nous considĂšre comme des gens pas bien " Photo StĂ©phanie PĂ©ron Quelques mĂštres plus loin, nouvel arrĂȘt, deux jeunes NigĂ©rianes montent. Pauline leur sert un chocolat chaud. Gladys et Caroline* travaillent en France depuis 2015 mais, assurent-elles en anglais, il n'y a plus de clients ». Lâune dâelles, trĂšs volubile, a une petite fille de 3 ans. Marie-Christine les interroge sur leur suivi santĂ©. Elles bĂ©nĂ©ficient toutes deux de la CMU. En France, souligne Gladys, câest compliquĂ© pas de papiers, pas de travail, pas dâappartement... » La pause chocolat permet aux filles de faire le plein de prĂ©servatifs quâelles sâempressent dâenfourner dans leurs minuscules sacs Ă main. Je ne suis pas honorĂ©e de ce que je suis »Le camion repart. Doucement pour ne pas manquer un signe de la main dâune prostituĂ©e. Direction les quais, rive droite. Helena* est avec deux collĂšgues. Roumaine, elle a commencĂ© Ă se prostituer Ă 18 ans ». Avec sa doudoune rose bonbon, ses petites nattes rousses et ses baskets, elle ressemble Ă nâimporte quelle jeune fille de son Ăąge. Sauf quâelle exerce une profession peu ordinaire. Madame, jâai mal aux dents depuis un mois », lance-t-elle Ă Marie-Christine, sans perdre son sourire. Elle montre ses dents abĂźmĂ©es et reconnaĂźt quâelle nâest jamais allĂ©e chez le dentiste. Jâai peur, et puis câest cher ». La femme-enfant montre instantanĂ©ment une photo de son propre enfant ĂągĂ© de 3 ans et demi. Il est dans ma famille. » Le mĂ©decin indique Ă Helena quâune bĂ©nĂ©vole peut lâexaminer, Ă MDM, rue dâElbeuf. Notre mĂ©tier est trĂšs dur », affirme-t-elle en français aprĂšs avoir traduit Ă ses deux copines qui ne parlent pas notre langue. Les gens se moquent de nous. Je ne suis pas honorĂ©e de ce que je suis », ajoute-t-elle, plus bas. " Les gens se moquent de nous " Photo StĂ©phanie PĂ©ron Les trois jeunes femmes apprĂ©cient la prĂ©sence rĂ©guliĂšre du camion MDM. Ils sont toujours lĂ pour nous aider. Quand on a besoin de quelque chose, on vient ici, et quand il fait froid, ça fait du bien. »Pauline Aides sort alors Bobby », un sexe masculin en Ă©rection. Petit concours d'enfilage de prĂ©servatif chronomĂ©trĂ©. Câest Helena qui gagne, haut la main. Ăclats de rire dans la cabine. Le jeu fait rire, concĂšde Pauline en apartĂ©, mais câest aussi lâoccasion de vĂ©rifier quâelles le mettent bien, de parler de lâutilitĂ© dâavoir des ongles propres, bien taillĂ©s. On leur rappelle quâon peut vĂ©rifier, aprĂšs usage, si le prĂ©servatif nâa pas fui, en le remplissant dâeau, tout simplement... ». Marie-Christine interroge les Roumaines sur le dĂ©pistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles. Helena rĂ©pond par la nĂ©gative peut-ĂȘtre un jour... Ce nâest pas important ». Deux jeunes femmes rĂ©clament des ovules antimycosiques, parce que ça pique aprĂšs ».Il est minuit face Ă lâOpĂ©ra, un nouveau groupe de quatre jeunes femmes arrĂȘte le camion. Lâune dâelles raconte quâelle travaille Ă son domicile câest bien plus propre », une autre Ă lâhĂŽtel. Câest plus sĂ©curisĂ©, il y a des camĂ©ras. » En gĂ©nĂ©ral, la passe se fait dans le vĂ©hicule du client. Une des travailleuses du sexe semble inquiĂšte. Elle pose des questions crues. Puis se remet vite debout On va y aller pour gagner un peu dâargent ». Il est 1 h du matin. Du cĂŽtĂ© du Mont-Riboudet, câest le calme le plus complet. Rive gauche, sur les quais, pas dâactivitĂ© non plus. Avenue Jean-Rondeaux, dans les phares du camion MDM, une prostituĂ©e que lâĂ©quipe connaĂźt bien discute quelques secondes Ă la portiĂšre dâune camionnette blanche, avant dây monter. Direction la gare. Quatre personnes transgenres rejoignent le camion. Talons aiguilles et dĂ©colletĂ©s trĂšs gĂ©nĂ©reux. Les voix sont graves, aux consonances espagnoles. Les trois travailleuses du sexe sont ravies de se rĂ©chauffer. Trois sucres pour moi s'il vous plaĂźt », prĂ©cise lâune dâelles. Lolita, AndrĂ©a, Sandra et Katusca* aussi pensent que le mĂ©tier est compliquĂ©. Le froid, la police, les gens agressifs... Quand ils sont en groupe, ils se sentent forts. Les gens passent et lancent Putes ! ». Pourquoi ? Ce nâest pas acceptable. Les insultes, câest violent, ça peut casser le moral pour toute la semaine ». En revanche, elles rendent hommage aux voisins, toujours trĂšs gentils ». Quant au camion de MDM, les quatre PĂ©ruviennes - qui vont travailler jusquâĂ 5 ou 6 h du matin » - pensent que câest bien dâavoir quelquâun derriĂšre nous, pour notre santĂ©, et notre sĂ©curitĂ© ».2 h. Les visages de lâĂ©quipe sont tirĂ©s. Une derniĂšre travailleuse rejoint le camion. Elle parle immĂ©diatement de sa copine Vanessa, qui vient dâĂȘtre assassinĂ©e Ă Paris ». ChoquĂ©e. Les fĂȘtards font du bruit sur le boulevard. La pause-cafĂ© est vite du Boulingrin, 2 h 30. LâĂ©quipe Ă©change sur le ressenti de chacun en nettoyant la cabine. Il fait 11° sous la voĂ»te Ă©toilĂ©e.* Certaines travailleuses du sexe ont gardĂ© leur prĂ©nom, dâautres ont choisi un prĂ©nom dâemprunt. Des inquiĂ©tudes concernant le dĂ©pistageEn juillet 2018, des inquiĂ©tudes sont nĂ©es autour des CeGIDD - centres gratuits de dĂ©pistage et de diagnostic - en Seine-Maritime. Le DĂ©partement, qui exerçait cette fonction depuis 2005 dans plusieurs centres Rouen, Le Havre, Dieppe, Elbeuf et FĂ©camp, a annoncĂ© son souhait de s'en dĂ©sengager au profit dâautres activitĂ©s. DâoĂč lâinquiĂ©tude des associations militant pour le dĂ©pistage. ContactĂ©e, lâAgence rĂ©gionale de santĂ© prĂ©cise que le CeGIDD, gĂ©rĂ© par le dĂ©partement couvrait le secteur rue des Charrettes Ă Rouen et lâantenne dâElbeuf territoire Rouen-Elbeuf et quâ un appel Ă candidatures a Ă©tĂ© lancĂ© pour pouvoir couvrir les besoins du territoire du Havre, FĂ©camp et Dieppe avec un autre opĂ©rateur. Ă lâheure actuelle, le CeGIDD du CHU de Rouen a souhaitĂ© renouveler son habilitation pour les sites rue de Germont et son antenne du Petit-Quevilly. Pour la couverture des besoins du territoire de Rouen-Elbeuf, un travail a dĂ©marrĂ© avec le CHU de Rouen pour quâil puisse faire Ă©voluer son organisation et absorber lâactivitĂ© qui Ă©tait assurĂ©e jusquâalors par le CeGIDD gĂ©rĂ© par le conseil dĂ©partemental ». MĂ©decins du monde plaide pour les TDSMarie-Christine Grosdidier, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste retraitĂ©e, participe Ă des maraudes auprĂšs des TDS depuis dix ans. Chaque maraude de MĂ©decins du monde est constituĂ©e de trois personnes bĂ©nĂ©voles, parmi lesquelles un soignant mĂ©decin ou infirmier. LâĂ©quipe tourne la nuit, va vers les personnes de la rue. Avec une unitĂ© mobile qui peut accueillir jusquâĂ dix personnes. Nous focalisons sur la rĂ©duction des risques, lâĂ©coute. Ce sont des personnes, elles doivent avoir lâestime dâelles-mĂȘmes. » Un groupe dâune quinzaine de bĂ©nĂ©voles se relaient pour constituer les Ă©quipes. Ils ont Ă©tĂ© formĂ©s comment accueillir de maniĂšre ouverte et bienveillante, acquĂ©rir des notions juridiques pour faire face aux affaires de violence... MĂ©decins du monde recherche, dâailleurs, de nouveaux bĂ©nĂ©voles. Pas simple de connaĂźtre le vĂ©cu de ces femmes et transsexuels qui vivent Ă contre-courant de la majoritĂ© de la population. Ă MĂ©decins du monde, explique Marie-Christine Grosdidier, nous ne jugeons pas, notre maĂźtre-mot est le plaidoyer grĂące aux tĂ©moignages des TDS, nous plaidons pour que les autoritĂ©s prennent conscience de leurs difficultĂ©s ». Depuis le 13 avril 2016 et lâadoption de la loi visant Ă renforcer la lutte contre le systĂšme prostitutionnel », les rapports sexuels tarifĂ©s sont pĂ©nalisĂ©s via le client et non plus par le biais du racolage et de la personne prostituĂ©e, passibles dâune contravention de 1 500 ⏠la premiĂšre fois et de 3 750 ⏠en cas de rĂ©cidive. Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par des associations auprĂšs des TDS a montrĂ© que cette loi avait augmentĂ© leur prĂ©carisation ». Les clients exercent aujourdâhui une sorte de chantage sur les TDS ils estiment prendre des risques Ă aller avec une prostituĂ©e, et exigent en Ă©change des compensations » comme ne pas utiliser de prĂ©servatifs ou ĂȘtre violent ».MĂ©decins du monde, 5 rue dâElbeuf, Ă Rouen. TĂ©l. 02 35 72 56 une fois par mois Ă AidesĂ Rouen, on estime le nombre de travailleuses du sexe Ă 160 ou 170. Elles sont basĂ©es dans diffĂ©rents quartiers prĂšs de la gare, sur les boulevards, rive droite, sur le Mont-Riboudet, rue de Constantine ou autour de lâavenue Jean-Rondeaux... Environ 45 % des TDS sont originaires dâEurope de lâEst. 25 Ă 30 % des TDS de Rouen sont NigĂ©rianes et anglophones. Les autres sont dâAmĂ©rique latine, le PĂ©rou pour les transgenres et transsexuels. Il y a trĂšs peu de fois par mois, un volontaire de lâassociation Aides participe Ă la maraude de MĂ©decins du monde. Câest une façon de croiser les regards, une façon de prĂ©senter les choses de maniĂšre diffĂ©rente », explique la bĂ©nĂ©vole de MĂ©decins du monde. Pauline ChapeliĂšre, volontaire chez Aides, participe rĂ©guliĂšrement aux maraudes. Elle y aborde les diffĂ©rents moyens de contraception ou la prĂ©vention La Prep, un traitement que lâon prend tous les jours en prĂ©vention contre le VIH, le Trod, test de dĂ©pistage de la sĂ©ropositivitĂ© », les prĂ©servatifs fĂ©minins, quâelle propose de manipuler... Elle parle du sida, des infections sexuellement transmissibles, des hĂ©patites, du dĂ©pistage... offre des prĂ©servatifs, du gel lubrifiant. La question des stupĂ©fiants est Ă©galement abordĂ©e avec les TDS qui le 23, rue du Fardeau, Ă Rouen. TĂ©l. 02 35 07 56 Patricia BUFFETPhotos StĂ©phanie PERON